En France, le ministère de la Santé, l’ANSM et le Conseil français de réanimation cardiopulmonaire (CFRC) encouragent l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes (DAE) par le grand public en cas d’arrêt cardiaque. Depuis le décret de 2007 et la loi de 2018, toute personne, même non-médecin, est autorisée à s’en servir si nécessaire.
Cela étant, une question revient souvent : que faire si la personne en arrêt cardiaque porte un dispositif implanté, comme un pacemaker ou un défibrillateur automatique implantable (DAI) ? Beaucoup craignent qu’un choc électrique externe puisse endommager l’appareil ou aggraver la situation.
Cet article vous permettra de comprendre s’il est possible d’utiliser un défibrillateur sur un porteur de pacemaker (et comment agir en toute sécurité).
STAR aid sensibilise et forme le grand public à l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes (DAE), afin de sauver toujours plus de vies.
Défibrillateur externe, pacemaker et DAI : trois dispositifs bien distincts
Avant d’entrer dans le cœur du sujet, il convient de bien distinguer les deux types d’appareils dont on parle.
Le défibrillateur automatisé externe (DAE)
Le défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil qui peut sauver une vie en cas d’arrêt cardiaque. Lorsqu’une personne s’effondre, ne respire plus et n’a plus de pouls, l’on parle d’arrêt cardiaque. Souvent, cet arrêt est provoqué par un trouble grave du rythme, appelé fibrillation ventriculaire : le cœur tremble au lieu de battre. Le DAE peut alors être utilisé pour analyser le cœur et, si nécessaire, envoyer un choc électrique pour tenter de relancer une activité normale.
Accessible dans de nombreux lieux publics (gares, stades, mairies, centres commerciaux…), le DAE guide l’utilisateur pas à pas lorsqu’il faut s’en servir. Il indique quand poser les électrodes et s’il faut délivrer un choc. Il est conçu pour être simple et sûr, afin que toute personne témoin d’un arrêt cardiaque puisse l’utiliser immédiatement, même sans formation médicale.
Le pacemaker (stimulateur cardiaque)
C’est un petit boîtier implanté sous la peau, le plus souvent sous la clavicule gauche. Il envoie de légères impulsions électriques internes pour réguler un cœur trop lent ou irrégulier. Il ne délivre pas de choc fort.
Un pacemaker classique comporte une ou deux sondes reliées au cœur pour capter et corriger l’activité électrique.
Le défibrillateur automatique implantable (DAI)
Le DAI ressemble extérieurement à un pacemaker, mais il remplit une double fonction :
- il agit comme un pacemaker pour corriger les troubles du rythme ;
- il peut aussi délivrer, si nécessaire, un choc interne puissant pour interrompre une fibrillation ventriculaire ou un arrêt cardiaque soudain.
Certains DAI dits “de resynchronisation” comportent jusqu’à trois sondes pour harmoniser la contraction des cavités cardiaques.
En résumé, le pacemaker ou le DAI agissent de l’intérieur, tandis que le DAE agit de l’extérieur lors d’une urgence.
Bon à savoir : En France, la règle est claire : on défibrille pour sauver une vie. Depuis le décret n° 2007-705 du 4 mai 2007, toute personne, même non-médecin, est autorisée à utiliser un défibrillateur automatisé externe (DAE).
Peut-on utiliser un défibrillateur sur une personne porteuse d’un pacemaker ?
La réponse est oui. En cas d’arrêt cardiaque, la défibrillation externe reste indiquée, même chez une personne porteuse d’un pacemaker ou d’un défibrillateur implantable (DAI).
Il s’agit d’une urgence vitale. Selon le Conseil Français de Réanimation Cardiopulmonaire (CFRC) et le ministère de la Santé, la priorité absolue est de sauver la vie, même s’il existe un dispositif implanté.
En effet, les appareils modernes (pacemakers ou DAI) sont conçus pour résister à un choc externe. Le défibrillateur automatisé externe (DAE) analyse d’abord le rythme cardiaque ; il ne délivre un choc que si cela est nécessaire. Le risque d’endommager le dispositif est extrêmement faible, alors que ne pas défibriller entraînerait presque toujours le décès du patient.
La seule précaution à prendre en cas d’utilisation d’un défibrillateur sur une personne qui porte un pacemaker concerne le placement des électrodes. La règle, selon le CFRC, lorsqu’une personne porte un pacemaker (souvent implanté sous la clavicule gauche), est de placer les électrodes du DAE à distance du boîtier :
- L’électrode supérieure se place sur le haut du thorax droit (position standard).
- L’électrode inférieure doit être placée environ 5 à 7 cm en dessous du boîtier, jamais directement dessus, afin d’éviter toute interférence électrique.
Ce positionnement permet de faire passer le courant à travers le cœur, sans interférer avec l’appareil implanté.
Bon à savoir : Et après l’intervention ? Une fois la personne réanimée, le pacemaker ou DAI doit être contrôlé par un cardiologue ou un service spécialisé, pour vérifier que ses réglages n’ont pas été modifiés par la défibrillation.
Défibrillateur et pacemaker : les cas particuliers
Pacemaker récemment implanté
Dans les premières semaines suivant la pose d’un pacemaker, les sondes (fils qui relient le boîtier au cœur) ne sont pas encore totalement fixées. En théorie, un massage cardiaque ou un choc électrique externe peut légèrement déplacer une sonde.
Cela étant, en cas d’arrêt cardiaque, la priorité reste de sauver la vie. Les recommandations françaises (CFRC) précisent donc que la défibrillation ne doit jamais être retardée, même chez un patient porteur d’un dispositif implanté. Le risque de déplacement de la sonde reste minime comparé au bénéfice vital.
Défibrillateur automatique implantable (DAI)
Certains patients ont déjà un défibrillateur interne capable d’envoyer des chocs électriques en cas de trouble grave du rythme. Toutefois, il peut arriver que le DAI n’arrive pas à rétablir un rythme normal, ou que l’arrêt cardiaque ait une autre cause. Dans ce cas, si la personne est inconsciente et ne respire plus, il faut utiliser le DAE comme d’habitude.
Les recommandations (BHF, Medscape, et les sociétés de réanimation) précisent que le DAE ne causera pas de dommage au DAI, et que le sauveteur ne risque rien même si le DAI délivre un choc interne pendant la réanimation.
Le DAE ne délivre pas de choc
Un DAE n’agit jamais « au hasard ». Avant chaque choc, il analyse automatiquement le rythme cardiaque ; si le rythme ne justifie pas de décharge (par exemple si le cœur bat normalement ou trop lentement), le DAE refusera d’envoyer un choc. Ce comportement est normal. Il signifie simplement que l’appareil a détecté que la défibrillation n’était pas nécessaire à ce moment-là.
Bon à savoir : Non, on ne « fait pas exploser » un pacemaker avec un DAE. Les pacemakers et défibrillateurs implantables modernes sont protégés contre les interférences électriques. Les rares incidents recensés concernent surtout d’anciens modèles ou des électrodes mal placées directement sur le boîtier. Les études cliniques (notamment PubMed, Heart Rhythm, 2018) concluent que, avec un positionnement correct des électrodes du DAE, il n’y a ni dommage au dispositif ni risque pour le patient.
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