Les défibrillateurs sont des équipements indispensables à la survie d’une personne en cas d’arrêt cardiaque. Ils sont obligatoires pour les établissements recevant du public. Cependant, de nombreuses idées reçues circulent à leur sujet.
Dans cet article, nous allons démystifier sept idées préconçues courantes afin de mieux comprendre leur utilité et leur fonctionnement.
1 : Nous devons avoir une formation pour utiliser un défibrillateur
Bien que les défibrillateurs automatisés externes (DAE) soient conçus pour être utilisés par le grand public grâce à des instructions claires et guidées, une formation reste un atout majeur. Se former permet de réagir plus sereinement et efficacement en cas d’urgence, optimisant ainsi les chances de sauver une vie. C’est pourquoi nous mettons un point d’honneur à accompagner nos utilisateurs avec des sessions adaptées.
D’ailleurs, la plupart des lieux publics où ils sont installés proposent des protocoles d’assistance simples à suivre. Ainsi, même sans formation professionnelle, toute personne peut potentiellement sauver une vie en suivant les étapes indiquées par le DAE.
Une autre préoccupation fréquente concerne la peur de blesser la victime. Pourtant, les défibrillateurs automatisés analysent automatiquement l’activité cardiaque et ne délivrent un choc électrique que si cela est nécessaire. Cela élimine entièrement le risque de mauvais usage.
Bien que non obligatoire, les entreprises peuvent former leurs salariés aux gestes de premiers secours pour renforcer leur confiance en cas d’urgence.
Vous devez comprendre que la sécurité des utilisateurs est une priorité absolue pour les fabricants de ces dispositifs.
2 : Seul un médecin ou du personnel médical peut utiliser un défibrillateur
En France, l’utilisation des défibrillateurs est encouragée dans les espaces publics et par des citoyens ordinaires, prouvant que leur utilisation n’est pas exclusive aux spécialistes de santé.
Les défibrillateurs modernes sont intuitifs que le rôle du sauveteur se résume essentiellement à allumer l’appareil et à placer les électrodes sur la poitrine de la victime. Respecter les étapes de secours est indispensable, à savoir maintenir un massage cardiaque avant d’en avoir un à disposition. L’appareil s’occupe du reste, y compris de l’analyse et de la fourniture des chocs électriques appropriés.
Cette technologie avance également un argument fort contre la réticence à utiliser ces machines de sauvetage.
3 : Un défibrillateur ne devrait être utilisé qu’en derniers recours
L’idée selon laquelle un défibrillateur ne doit être utilisé qu’en dernier recours est particulièrement dangereuse. En réalité, plus un défibrillateur est employé rapidement après le début d’un arrêt cardiaque, meilleures sont les chances de survie du patient.
Chaque minute sans massage cardiaque réduit les chances de survie d’environ 10 %. Ainsi, attendre l’arrivée des secours au lieu d’utiliser immédiatement un DAE peut fortement compromettre les chances de récupération de la victime.
L’utilisation d’un défibrillateur fait partie des gestes de premiers secours essentiels en cas d’arrêt cardiaque. C’est l’une des actions les plus cruciales pour maintenir la circulation sanguine jusqu’à l’intervention des professionnels de santé.
Cette idée reçue dissuade souvent les témoins d’agir rapidement, ce qui peut malheureusement avoir des conséquences fatales.
4 : Les défibrillateurs peuvent redémarrer un cœur arrêté
Beaucoup pensent à tort que les défibrillateurs peuvent « redémarrer » un cœur complètement arrêté. En réalité, ces appareils ne relancent pas un cœur à l’arrêt, mais permettent de corriger un rythme cardiaque anormal en délivrant un choc électrique pour rétablir un fonctionnement normal.
Les défibrillateurs sont efficaces uniquement si l’arrêt cardiaque est causé par une arythmie spécifique, comme la fibrillation ventriculaire. En revanche, lorsqu’il n’y a plus aucun signal cardiaque, les compressions thoraciques deviennent essentielles pour tenter de rétablir une activité cardiaque minimale avant d’envisager l’utilisation du défibrillateur.
Pour maximiser les chances de survie, il est crucial de combiner l’usage du défibrillateur avec les techniques de réanimation cardio-pulmonaire (RCP). Cette approche intégrée permet d’optimiser la prise en charge des arrêts cardiaques et d’améliorer les chances de récupération.
Mieux comprendre le rôle exact des défibrillateurs permet de dissiper les malentendus et d’agir plus efficacement en situation d’urgence.
5 : Tous les chocs électriques effectués avec un défibrillateur sont extrêmement puissants et douloureux
Un autre mythe répandu est l’idée que tous les chocs délivrés par un défibrillateur sont extrêmement puissants et provoquent une douleur intense chez la victime. En réalité, la puissance du choc varie en fonction de l’analyse effectuée par le DAE sur l’état cardiaque du patient.
Il s’agit généralement d’une décharge rapide et contrôlée, visant à rétablir un rythme cardiaque normal, et minimisant souvent la sensation de douleur. De plus, comme les victimes sont généralement inconscientes lors d’un arrêt cardiaque, elles ne perçoivent que rarement cette décharge.
Les avancées technologiques ont permis de concevoir des défibrillateurs sophistiqués, capables d’ajuster précisément l’intensité du choc en fonction des besoins spécifiques. Cela améliore considérablement leur efficacité tout en réduisant les éventuels effets secondaires.
Ainsi, cette idée reçue, qui peut dissuader certaines personnes d’utiliser un défibrillateur en cas d’urgence, mérite d’être corrigée. Il est important de savoir qu’il est impossible de blesser ou de tuer quelqu’un avec un défibrillateur : ces appareils sont conçus pour ne délivrer un choc que si cela est nécessaire et sans danger pour la victime.
6 : Les défibrillateurs sont chers et inaccessibles
Bien qu’il soit vrai que les premières générations de défibrillateurs étaient onéreuses, l’évolution technologique a considérablement réduit leur coût. Aujourd’hui, il existe une large gamme de modèles adaptés à différents budgets, permettant ainsi à davantage de collectivités, d’entreprises et d’établissements de s’équiper.
De nombreuses associations et initiatives locales s’engagent également à rendre ces appareils plus accessibles, voire gratuits, notamment dans les zones reculées ou moins favorisées.
Par ailleurs, investir dans un défibrillateur ne relève pas uniquement de la sécurité publique ; c’est aussi une mesure proactive permettant de sauver des vies. Chaque euro investi dans ces dispositifs peut potentiellement en préserver plusieurs, justifiant pleinement leur coût initial.
L’objectif de rendre les défibrillateurs omniprésents et accessibles est non seulement réalisable, mais également bénéfique à long terme pour l’ensemble de la société.
7 : Les défibrillateurs ne nécessitent aucun entretien
Une fois installé, un défibrillateur n’a pas besoin d’entretien. En réalité, comme tout équipement de secours, il nécessite une maintenance régulière pour garantir son bon fonctionnement en cas d’urgence.
Les défibrillateurs sont équipés de composants, tels que les électrodes et la batterie, qui ont une durée de vie limitée et doivent être remplacés périodiquement. Une batterie déchargée ou des électrodes périmées pourraient empêcher l’appareil de fonctionner correctement au moment critique.
De plus, il est recommandé d’effectuer des contrôles réguliers pour s’assurer que le dispositif est opérationnel et que ses indicateurs ne signalent aucun dysfonctionnement. Certaines entreprises spécialisées, proposent des services de maintenance et de suivi pour garantir la conformité et la fiabilité des équipements.
Ne pas vérifier son état peut compromettre son efficacité et réduire les chances de survie d’une victime d’arrêt cardiaque
Le non-respect des obligations légales concernant les défibrillateurs dans les établissements recevant du public (ERP) peut entraîner des sanctions lourdes :
- Fermeture temporaire ou définitive de l’établissement par les autorités compétentes.
- Sanctions pénales : jusqu’à 45 000 € d’amende et une peine de prison.
- Responsabilité engagée en cas de plainte, avec des sanctions pouvant atteindre 75 000 € d’amende et 5 ans d’emprisonnement.
En décryptant ces idées reçues, il devient clair que les défibrillateurs sont des outils sécurisés, accessibles et essentiels pour la réanimation cardiaque. Assimiler ces informations peut non seulement dissiper les peurs mais encourager plus de personnes à intervenir en cas d’urgence cardiaque, améliorant ainsi les taux de survie dramatiquement.